keyboard_arrow_up
>
Les actualités
>
06/01/2023  |  Union

Coûts de l'énergie : les loisirs sportifs marchands menacés

©Canva
Après avoir connu les plus longues fermetures administratives lors de la pandémie de Covid-19, les établissements de loisir sportif marchand subissent de plein fouet la crise du coût de l’énergie. L’UNION Sport & Cycle, première organisation professionnelle des entreprises du secteur, alerte les pouvoirs publics sur l’inadéquation des aides économiques et le danger qu’elle fait peser sur l’avenir de ces entreprises.
" Sur 7 000 établissements de loisir sportif marchand en France, 2 000 estiment leur avenir menacé du fait des coûts de l’énergie et de l’inadéquation des aides. "

Les loisirs sportifs marchands comptent 7 000 établissements en France, dont 5 000 structures de forme, de fitness et de bien-être. Les autres sont composées des établissements de foot à 5 et de tennis-padel, des salles d’escalade et des piscines et patinoires en délégation de service public. Cet écosystème de TPE/PME est majoritairement équipé de compteurs électriques de plus de 36 KvA et, à ce titre, ne bénéficie pas du bouclier tarifaire mis en place par le Gouvernement.

Ainsi, le bilan économique 2022 du secteur établi par l’UNION Sport & Cycle fait apparaître un record de fermetures d’établissements : 250 structures, contre 10 à 20 fermetures constatées en moyenne les autres années. Ce sont plus de 1000 personnes qui ont perdu leur emploi, le plus souvent des jeunes de moins de 30 ans. Ces chiffres sont à mettre en relation avec ceux de la Banque de France, qui précise qu’en 2022, le nombre de défaillances d'entreprises tous secteurs confondus s’est, lui, normalisé (à lire ici).

Malgré de nombreuses alertes et la remontée constante de données d’entreprises par l’UNION Sport & Cycle, force est de constater que l’Etat n’a pas pris la mesure de la situation en ne mettant pas en place les conditions permettant de protéger un secteur qui a dû fermer 12 mois sur 15 lors de la crise du Covid-19 et qui a besoin de temps pour reconstituer sa clientèle perdue. Le secteur des loisirs sportifs marchands a en effet perdu la moitié de ses clients à la reprise de septembre 2021.

Cette situation exsangue se conjugue à d’autres facteurs :

- L’impossibilité de rembourser les PGE du fait d’un retour très progressif des adhérents et abonnés (qui ne s’observe réellement que depuis septembre 2022). Ce sont ainsi 76% des entreprises du secteur qui doivent aujourd’hui rembourser un PGE.

- Le manque de protection des entreprises face aux bailleurs. Un tiers des acteurs est toujours en conflit avec son bailleur et l’ensemble des jugements en 2022 ont donné raison aux bailleurs.

- L’explosion du coût de l’énergie qui ne peut pas être absorbé.

Sur ce dernier point, un tiers des entreprises a subi une hausse de sa facture d’énergie supérieure à 25% par rapport à l’année de référence 2021. Laurence Aubry, dirigeante du Magic Form aux Mureaux explique ainsi : « En 2022, nos factures sont déjà passées à 3 000€ au lieu de 1 000€… Il faudra compter des factures à 18 000€ par mois en 2023 ». Pour Alain Maisonneuve, dirigeant du Fitness Park de Soissons : « Le tarif a subi une augmentation de 645%. EDF m'indique que je suis titulaire d'un contrat qui n'entre pas dans le tarif réglementé alors que nous sommes une PME. Pour accéder au bouclier tarifaire, il faudrait supprimer nos tapis de course et couper l'eau chaude des douches, donc perdre notre clientèle et donc notre chiffre d’affaires... »

2023 s’annonce donc comme une année de grand danger pour les loisirs sportifs marchands. Sur 7 000 établissements, 2 000 estiment que leur avenir est menacé.

L’augmentation du coût de l’énergie est la première source de préoccupation de ces entreprises, qui reçoivent des propositions indécentes de la part des fournisseurs d’énergie. Pour les contrats à échéance 2022, les nouveaux contrats proposés font apparaître des augmentations de prix entre x4 et x10. Les perspectives sont tout aussi sombres pour les contrats arrivant à échéances en 2023 (soit plus d’un tiers du secteur).

Les dernières annonces de la Première ministre sont, de fait, bien insuffisantes, ce qui fait naître un sentiment d’abandon chez les dirigeants de loisirs sportifs marchands. Si la situation des boulangers et des restaurateurs est très présente dans le débat public, il ne faudrait pas oublier les salles de sport, qui répondent à un fort besoin des Français d’exercer une activité physique.

L’UNION Sport & Cycle demande donc au Gouvernement de considérer la situation spécifique des loisirs sportifs marchands et de les rendre éligibles à l’ensemble des dispositifs d’aide ouverts aux TPE/PME, ce qui n’est pas le cas. L’UNION Sport & Cycle continue par ailleurs de réclamer la mise en place d’un accompagnement spécifique pour les établissements énergivores que sont les piscines et patinoires.

A voir également