Le CIO planche sur des JO d'e-sport

3,2 milliards de joueurs, 220 milliards de dollars de chiffre d’affaires, une croissance annuelle du marché de 17,8%... Les chiffres du gaming et de l'e-sport sont éloquents. Et sur les plus de 3 milliards de joueurs, 500 millions se consacrent plus particulièrement aux sports électroniques. Alors que nombre d'acteurs et d'institutions du sport, justement, ont saisi cette opportunité, le Comité International Olympique (CIO) saisit lui aussi la balle au bond. Avec en filigrane, une volonté affichée d'aller toucher une population très jeune. « Une majorité des supporters ont moins de 34 ans » a notifié Thomas Bach lors dans son allocution d’ouverture de la 141e Session du CIO à Mumbai (Inde).

Le président du CIO a ainsi clairement annoncé sa volonté d'explorer le champ des possibles dans ce domaine  : « J'ai demandé à notre nouvelle commission de l'e-sport d'étudier la création de Jeux Olympiques d'e-sports. » Une incursion dans le e-sport qui ne serait pas nouvelle : le CIO s'est engagé dans le domaine dès 2018. Cette année-là, le CIO organisait à Lausanne un premier Forum sur l'e-sport pour mettre en place un groupe de liaison de l'e-sport afin de disposer d'une plateforme pour s'engager avec toutes les parties prenantes de cette discipline.

Trois ans plus tard, en 2021, le CIO développait les Olympic Virtual Series, première entreprise pilote du CIO dans le domaine. Fort des enseignements tirés de ces derniers, a ensuité été lancée début 2023 la Semaine olympique de l'e-sport à Singapour. Au cours de cet événement, des épreuves finales ont été organisées en collaboration avec les Fédérations Internationales de sport et des éditeurs de jeux vidéo réunissant plus de 130 joueurs venus des quatre coins du monde dans le cadre de dix épreuves mixtes. D'après le CIO, l’événement a généré plus de 6 millions de vues d'actions en direct, toutes chaînes confondues, dont 75 % provenaient de personnes entre 13 et 34 ans.

« Ces débuts sont prometteurs, mais ne sont qu'un début. Comme dans tous les sports, après un démarrage encourageant, la véritable course reste encore à faire”, a conclu Thomas Bach. «Nos valeurs sont et restent la ligne rouge que nous ne franchirons pas. Notre position claire et sans ambiguïté gagne de plus en plus de respect dans la communauté de l'e-sport. » a-t-il par ailleurs précisé. « Aujourd'hui, le sport doit conquérir le temps et l'attention des jeunes. C'est pourquoi nous devons aller à la rencontre des jeunes, là où ils se trouvent dans ce monde numérique. Il ne s'agit pas seulement d'un impératif technologique. Il s'agit également d'un impératif démographique. »